lundi 12 novembre 2012

Bon Bond (Skyfall)



-          Quoi ? Je croyais que tu en avais assez de voir des suites au cinéma ! Tu n’as aucun honneur. Mettre la note maximale à l’opus 23 d’une franchise cinématographique, je n’aurais jamais cru ça de toi.
-          Là, tu déformes mes propos. Et puis James Bond est un cas à part, unique dans l’histoire du cinéma, puisqu’aucune autre franchise n’a su durer aussi longtemps. Généralement, les sagas s’arrêtent après un échec au box-office ou le refus de l’acteur principal de rempiler une nouvelle fois. On imagine mal un « Mission : Impossible » sans Tom Cruise ou un « Pirates des Caraïbes » sans Johnny Depp (le cinquième épisode de ces deux franchises est en préparation). James Bond, lui, semble immortel. Sous les traits de Daniel Craig, il fête ses cinquante ans au cinéma.
-          En cinquante ans, James Bond n’a pas toujours eu une santé de fer… A la sortie du vingtième opus en 2002 (« Meurs un autre jour » avec Pierce Brosnan), la franchise avait touché le fond avec ce film involontairement parodique. Pour ressusciter d’une manière spectaculaire avec « Casino Royale » en 2006 et l’arrivée de Daniel Craig, qui créait l’événement parce qu’il était… blond.
-          C’est ça qui est génial avec James Bond : cette saga est si codifiée qu’elle est devenue un genre à elle toute seule. La faute à des films tous plus ou moins interchangeables, confiés à des réalisateurs presqu’anonymes choisis pour leur capacité à se soumettre aux règles du producteur. Voilà pourquoi depuis « Casino Royale » la franchise ne s’est jamais aussi bien portée : James Bond ose enfin le changement (c’est dans l’air du temps).
-          Pour « Skyfall » le changement a un nom : Sam Mendes. Le réalisateur britannique connu pour ses films d’auteur et ses mises en scène de pièce de théâtre prouve enfin qu’on pouvait allier James Bond et auteur. « Skyfall » est une éclatante réussite et s’impose comme le meilleur épisode de la saga. Sam Mendes semble d’abord avoir réalisé « Skyfall » en réaction à « Quantum of Solace », le précédent James Bond, illisible et incompréhensible à cause de son montage stroboscopique : la poursuite en moto sur les toits d’Istanbul en introduction est filmée avec des plans longs, ce qui va à rebours de la course à la vitesse initiée par la série des « Jason Bourne ». Une réalisation qui fait écho au scénario qui oppose l’archaïsme des méthodes de 007 aux menaces terroristes et informatiques modernes.
-          C’est sûr, jamais un James Bond n’avait été aussi bien filmé ! Le plus remarquable étant les éclairages (il faut voir ce plan séquence en haut du gratte-ciel à Shangaï !), ou la direction d’acteurs : l’apparition de Javier Bardem à l’écran est terrifiante. Javier Bardem, véritablement immense dans ce rôle de méchant au visage déformé, fait même de l’ombre par sa composition à Daniel Craig (au risque d’en faire un peu trop).
-          Surtout, ce qui fait toute l’importance de ce James Bond est sa dernière partie, qui raconte quelque chose de complètement inédit dans la saga. Au moment-même où l’on commençait à reprocher à Sam Mendes de ne rien renouveler… Après ça, aucun doute : James Bond peut revenir.

On retiendra…
La réalisation de Sam Mendes, les interprétations de Daniel Craig et Javier Bardem, les éclairages, le finale.

On oubliera…
James Bond y va un peu fort sur les placements de produits.

« Skyfall » de Sam Mendes, avec Daniel Craig, Javier Bardem, Judi Dench,…

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