lundi 20 juin 2011

L’Arnaque suprême (Revolver)


-          Pour la rentrée, voilà un article un peu différent puisqu’il ne concerne pas une sortie récente, mais un film exceptionnel sorti en 2005 au cinéma.
-          Enfin, quand tu dis exceptionnel… « Revolver » est Le pire film que nous ayons vu. Et mérite donc de fait d’être vu.
-          Pour les plus motivés seulement… On pourrait citer quantités de films en apparence moins bons que « Revolver » : il en passe tous les jours sur la TNT. Mais aucun n’a l’arrogance ni la prétention de celui-ci. Guy Ritchie, le réalisateur, pensait vraiment livrer un chef-d’œuvre. Et ça, c’est impardonnable.
-          Impossible de ne pas être outré par l’orgueil, l’infatuation et la fatuité du réalisateur qui transparaît clairement dans sa mise en scène, une prétention aussi visible et agaçante que celle que l’on devine derrière le niveau de vocabulaire employé dans cette réplique.
-          Fais attention. On va bientôt nous accuser de ce que l’on dénonce. « Revolver », c’est l’exemple-même du film à la réalisation « trop stylée », « trop novatrice », « trop cooool » qui ne fonctionne pas du tout. Quand Ritchie se prend pour Sergio Leone, il filme longuement en gros plans ses acteurs figés dans des regards supposés assassins, avec l’intention de faire monter la tension… Sauf que les pensées intérieures débiles du héros sont rajoutées en voix-off, faisant échouer irrémédiablement l’entreprise.
-          Autre exemple : lors d’une fusillade dans une maison, les personnages s’entretuent en tirant à travers les murs. Alors qu’il aurait pu en tirer quelque chose de vraiment angoissant, puisque les murs ne sont plus des protections et obligent à tirer à l’oreille, Ritchie balance une musique rythmée qui noie tous les sons et traverse les murs avec la caméra, annihilant tout suspense. Et il en est ainsi à chaque scène du film : le réalisateur se plante à chaque fois, jusqu’à transformer ses échecs en comique de répétition.
-          L’autre force du film est l’interprétation magistrale de Jason Statham, qui pense que pour jouer le dur il faut arborer la même tronche d’imbécile impassible pendant tout le film. Un coup de maître qui réussit à éclipser tous les autres acteurs, terriblement mauvais – mais qui bougent, eux !
-          Il est temps d’aborder l’argument majeur de « Revolver », celui qui permet à ses fans d’affirmer sans réfutation possible que le film est un « chef-d’œuvre incompris » : le scénario est éminemment complexe et fouillé. A tel point qu’on est petit à petit perdu au fur et à mesure que les rebondissements, flash-back et autres retournements de situations s’enchaînent. Le film bascule du polar au psychologique, puis à l’expérimental arrivé au point où on n’y comprend plus rien du tout. Et c’est à ce moment-là que « Revolver » s’apprécie pleinement et devient une expérience cinématographique unique et jamais égalée : lorsqu’on assiste, abasourdi, à l’accumulation incessante de péripéties grand-guignolesques, on en vient à penser que la fin du film est proche, alors qu’on en est qu’au milieu. Et quand celle-ci arrive enfin sans qu’on s’en aperçoive, on n’a toujours pas compris pourquoi le film s’arrête là et pas une heure auparavant.

On retiendra…/On oubliera… (à une telle profondeur on ne peut plus faire la différence) :
Un scénario si arrogant et incompréhensible qu’il catapulte le film du statut de nanar à celui d’épreuve cinématographique qu’il faut avoir vécu au moins une fois dans sa vie.

A noter :
Vous n’êtes pas sûrs d’apprécier votre prochaine sortie ciné ? Regardez « Revolver » avant, vous ne pourrez plus être déçu après.

« Revolver » de Guy Ritchie, avec Jason Statham, Ray Liotta,…

Par Imer et Miltiade

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