lundi 20 juin 2011

01001001100110 (The social network)


-          On aurait pu avoir cette conversation sur Facebook ! J’ai dû me déranger. Pourquoi ne t’es-tu pas encore inscrit, à Facebook ?
-          Certainement pas ! C’est bien trop inutile. Et puis, c’est complètement dépassé : je suis inscrit à un réseau social bien plus performant, le BUT, qui ne concerne pour le moment que les universités de Toulouse, mais tu verras, dans vingt ans on en fera aussi un film…
-          Hum… L’histoire sera telle aussi passionnante que celle de « The Social Network » ? Permets-moi d’en douter.
-          Je te rappelle que je n’étais guère motivé au début par ce film. Quoi ? Aller au cinéma voir des geek taper sur un clavier ? Autant aller en MIC ! ça me coûtera moins cher.
-          Tu es complètement à côté de la plaque, encore une fois : le film ne traite pas tant de geek… que de nerd. Mais passons. Le sujet du film était un vrai piège et David Fincher aurait très bien pu nous livrer un film peu vraisemblable et trop ciblé, mais c’était sans compter sur son talent qui nous prouve une fois de plus qu’il est l’un des plus grands réalisateurs du moment.
-          La surprise vient dès la première séquence du film, où on est saisi par l’étrangeté et l’anormalité de cet étudiant, Mark Zuckerberg, formidablement interprété par Jessie Eisenberg. On n’avait encore jamais vu au cinéma le portrait d’un personnage aussi imbu de lui-même, obnubilé par l’informatique et aussi…  asocial que celui-ci. On y croit, dès le début. Les caricatures de geek, hacker et informaticien en tout genre vus par-ci par-là dans les précédentes productions peuvent être oubliées. Qui aurait pu imaginer qu’un tel personnage allait donner naissance au plus grand réseau social du monde ?
-          J’ai quand même eu du mal à le suivre, ce premier dialogue. Tout comme les suivants d’ailleurs…
-          Sujet du film oblige, la construction et le rythme de « The Social Network » sont peu communs : on suit ainsi en parallèle deux procès et la genèse de Facebook, à toute allure, une façon pour Fincher de retranscrire la vitesse et l’éclatement d’Internet.
-          Les personnages parlent ainsi très vite, sautent d’un sujet à l’autre et y reviennent sans crier gare… le paroxysme de ce rythme d’élocution étant atteint avec le créateur de Napster, roi du baratin. Fincher explique lui cette vitesse par le nombre de pages du scénario écrit par un scénariste de série télévisée : pour caser tous ses dialogues en deux heures, pas d’autres solutions que d’augmenter le débit !
-          Le film possède une classe sans pareille, qui se doit à ses dialogues donc, sa photographie sombre, et enfin à sa musique. On regrettera quand même que cette dernière soit juste illustrative, si ce n’est le temps d’une course d’avirons, une séquence qui constitue un véritable exercice de style. Mais au fait, tu m’écoutes encore ?
-          Mmh ? Oh, pardon, mais Jojoleboss vient d’actualiser son profil Facebook : il a mangé un steak-frites ce midi, j’étais en train de lui laisser un commentaire…
-          Il est vraiment temps que je m’y inscrive.

On retiendra…
La qualité et le rythme des dialogues.
On oubliera…
La vision parfois caricaturale de la jeunesse.

A noter :
Mark Zuckerberg, sachant que le film pourrait porter atteinte à sa notoriété et à celle de son entreprise, a offert 100 millions de dollars aux écoles du New Jersey pour limiter les dégâts dans l’opinion publique…  C’est que la sortie du film précède de peu l’entrée en Bourse de Facebook, estimée à 20 milliards de dollars !

« The Social Network » de David Fincher avec Jessie Eisenberg, Justin Timberlake, Andrew Garfield…


Par Imer et Miltiade.

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